LE CHANT CLASSIQUE
fabuleuse gamme d'expression
A l'affiche de ce 24 février 1607: «Orfeo, fable musicale» donnée en création au palais ducal de Mantoue. Claudio Monteverdi, 40 ans, maître de chapelle à la cour, s'apprête à savourer un nouveau triomphe. Son opéra, premier chef-d'oeuvre du genre, révolutionne l'art vocal – et le phénomène ne tardera pas à envahir l'Europe entière.
«Orfeo» met la voix au premier plan. Emotion, vérité dramatique, passion. Le chant classique solo signe le déclin des ensembles polyphoniques de la Renaissance. Baroque, l'opéra rayonne avec Purcell en Angleterre, Lully puis Rameau en France, Vivaldi à Venise.
Haendel, sujet britannique né allemand, privilégie aussi l'opéra italien. Dont Wagner, en plein romantisme, s'éloigne au profit d'un «art total», d'un spectacle complet, à mélodie continue. Et dans les temples du chant lyrique (la Scala, la Fenice, Bayreuth), les siècles voient se succéder castrats, divas, chanteurs adulés: Farinelli au 18e, la Malibran au 19e, la Callas, la Tebaldi, Pavarotti au 20e, puis Cecilia Bartoli, Roberto Alagna...
L'opéra n'en finit pas de se régénérer (jusqu'au dodécaphonique «Lulu» de Berg). Mais le chant classique s'épanouit aussi dans des registres plus intimistes. Ou fédère dans le chant choral, accès «populaire» à un répertoire d'une inépuisable richesse.